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Révolution lente et dynamique

6 juin 2017

« Après la Deuxième Guerre Mondiale, les Américains introduisirent l’agriculture chimique moderne au Japon. Ceci permit au paysan japonais de produire approximativement les mêmes rendements qu’avec une méthode traditionnelle, mais son temps de travail était réduit de plus de la moitié. Cela sembla un rêve devenu réalité, et, en une génération, presque tout le monde se mit à l’agriculture chimique.
Pendant des siècles les paysans ont maintenu la matière organique dans le sol en pratiquant la rotation des cultures, en ajoutant du compost et du fumier et en faisant de l’engrais vert. Une fois que ces pratiques furent négligées et que le fertilisant chimique à action rapide les remplaça, l’humus s’épuisa en une seule génération. La structure du sol se détériora ; les récoltes s’affaiblirent et devinrent dépendantes des éléments nutritifs chimiques. En compensant la réduction de travail animal et humain, le nouveau système mina les réserves de fertilité du sol. »
Extrait tiré du livre « La révolution d’un seul brin de paille (1978) » par Masanobu Fukuoka.

Nous sentons aujourd’hui une réelle prise de conscience : la mode du vegan, du zéro déchet ou encore les dernières votations sur la révision de la loi sur l’énergie.

En tant qu’acteurs du monde de la terre, nous sommes en perpétuelle quête pour trouver quelles pratiques respectent au mieux la nature. Ce sont parfois des réflexions cornéliennes, car nous héritons d’une situation, d’un passé et d’un contexte et devons donc jouer avec ces différents paramètres.
Au Domaine La Colombe, nous avons commencé la biodynamie il y a 17 ans. Nombreux étaient les paramètres à l’encontre de cette idée : une monoculture, des parcelles très morcelées et une profession devenue spécialisée à l’extrême. Au contraire de l’époque où les tâches du vigneron étaient davantage diversifiées : il avait une ou deux vaches, quelques champs et des vignes, ce qui constituait une sorte de cercle vertueux. De plus, la mondialisation nous apporte des insectes ravageurs qui n’offrent plus le temps à la vigne de s’adapter, de muter pour pouvoir résister naturellement .

C’est donc humblement que nous travaillons au plus proche de nos convictions : Nous décompactons nos sols en hiver grâce aux racines plongeantes des céréales, nous faisons fermenter notre compost de marc afin d’y développer des bactéries – sources de vie – qui sont ensuite transmises au sol, nous favorisons les auxiliaires (insectes favorables à la vigne) pour lutter contre les ravageurs, nous effeuillons la zone des grappes pour rendre le milieu moins humide et moins propice aux champignons, …

C’est ainsi que nous faisons notre petite révolution, à notre échelle, avec les moyens qui nous sont donnés. Tout cela dans le but de maintenir une terre saine et d’offrir un produit sain. C’est un travail lent, réfléchi, un dialogue permanent avec les vignes, c’est une dynamique qui englobe tout, un état d’esprit qui nous fait comprendre que nous sommes en coopération avec le vivant et non pas son dictateur.

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